Pniné Halakha

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07. Distribution du vin à tous les convives

Pour accomplir la mitsva du Qidouch, celui qui le récite – ou l’un de ceux qui l’écoutent – doit boire une mesure de vin appelée melo lougmav (comme nous l’avons vu au paragraphe 5). Par cela, les autres auditeurs s’acquittent de l’obligation du Qidouch, bien qu’ils ne boivent pas eux-mêmes de ce vin. Mais la façon la plus parfaite d’accomplir la mitsva est que chaque auditeur boive du vin du Qidouch (Choul’han ‘Aroukh 271, 14).

Simplement, il faut prendre soin, a priori, de ne pas verser dans les autres verres du vin provenant de la coupe où a bu celui qui a récité le Qidouch. En effet, comme nous l’avons vu (§ 6), le vin contenu dans un récipient où l’on a bu a le statut de vin altéré (pagoum) et ne convient pas à la coupe de bénédiction. Certes, tant que les convives boivent directement au verre à Qidouch, on ne peut considérer qu’ils boivent un vin altéré, car la consommation de tous est considérée comme une seule et même consommation continue. Ce n’est que lorsque l’on verse le vin, de la coupe du Qidouch vers un autre verre, que le vin doit être considéré comme altéré (Cha’ar Hatsioun 271, 89 ; Michna Beroura 182, 24).

Quand on veut verser de la coupe du Qidouch dans les verres des autres convives, il faut ajouter préalablement un peu de vin, de la bouteille vers la coupe ; de cette façon, le vin contenu dans la coupe aura le statut de vin « corrigé » (metouqan), et l’on pourra en verser aux autres convives (Choul’han ‘Aroukh 182, 6 ; Michna Beroura 271, 82, Cha’ar Hatsioun 89). Certains ont une autre coutume : celui qui récite le Qidouch verse, depuis la coupe, une quantité de melo lougmav (cf. § 5) vers un autre verre, et c’est de cet autre verre qu’il boit le vin. De cette façon, la coupe du Qidouch demeure inaltérée, et c’est de cette coupe même que l’on versera du vin dans les verres des autres convives. En général, il faut ajouter du vin dans la coupe, afin d’en pouvoir verser à chacun.

Il existe encore une autre bonne méthode : verser, avant le Qidouch, un peu de vin dans le verre de chacun des convives ; après avoir entendu le Qidouch, chacun boira le vin contenu dans son verre. Quand on adopte cet usage, il n’est pas nécessaire que le meqadech verse du vin de sa coupe aux autres convives, car le vin qui est placé devant chacun pendant le Qidouch est considéré comme vin du Qidouch. Il y a deux avantages à cette méthode : 1) on réduit le temps qui sépare la bénédiction du moment où l’on boit ; 2) le vin n’est en rien altéré. Cette manière est particulièrement bonne quand les participants sont nombreux, ou quand on a des invités qui, peut-être, ne seraient pas à l’aise à l’idée de boire un vin versé depuis une coupe où le meqadech a bu (Choul’han ‘Aroukh 271, 16-17 ; Michna Beroura 83). Puisque chacun des convives a moins d’un revi’it devant soi, il boira seulement après le meqadech (Chemirat Chabbat Kehilkhata 48, note 74).

Quand les auditeurs du Qidouch ne boivent pas eux-mêmes de vin, ils doivent se taire jusqu’à ce que le meqadech ait bu la quantité de melo lougmav. A posteriori, s’ils ont parlé avant que le meqadech n’ait bu cette mesure, ils sont quittes (Chemirat Chabbat Kehilkhata 48, 6). Si l’on veut boire du vin du Qidouch, il faut s’abstenir de parler jusqu’au moment où l’on boit[10].


[10]. Si l’on a entendu la bénédiction du Qidouch (« Baroukh… meqadech ha-Chabbat ») ou celle de la Havdala (« Baroukh… hamavdil bein qodech le’hol ») mais que l’on n’ait pas entendu celle du vin lui-même (« boré peri haguéfen »), on est néanmoins quitte du Qidouch ou de la Havdala, car seul celui qui récite la bénédiction doit avoir du vin devant lui, tandis que les auditeurs s’acquittent même sans entendre la bénédiction du vin (Chemirat Chabbat Kehilkhata 47, 40). Mais si l’on veut boire du vin alors que l’on n’a pas entendu la bénédiction du vin, on récitera d’abord cette bénédiction.

 

Si, entre la bénédiction récitée par le meqadech et le moment de boire, l’un des auditeurs a prononcé une parole sans lien avec le Qidouch ou le repas, il doit réciter lui-même la bénédiction sur le vin avant de boire (Beit Yossef, Maguen Avraham, Taz, Michna Beroura 167, 43, Chemirat Chabbat Kehilkhata 48, 6. Mais selon le Rama et le Ben Ich ‘Haï, si le meqadech a déjà goûté de ce vin, l’auditeur qui a parlé ne récite pas la bénédiction).

 

Dans le cas où c’est le meqadech qui a parlé, alors que les auditeurs n’ont point parlé, les décisionnaires sont partagés. En pratique, puisque, en cas de doute portant sur une bénédiction on est indulgent, les auditeurs qui ne se sont pas interrompus sont autorisés à boire. Cf. Har’havot sur le présent paragraphe et Pniné Halakha, Berakhot (Bénédictions) 3, 4 note 4.

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