Les membres de la Grande Assemblée (anché Knesset Haguedola) ont institué trois prières quotidiennes, et ont fixé leurs horaires en fonction de ceux des offrandes journalières à l’époque du Temple. L’offrande du matin était apportée à partir de l’aube ; par conséquent, l’heure de la ‘Amida du matin devrait, elle aussi, être fixée a priori à partir de l’aube. Mais nos sages ont décrété qu’il convenait de prier une fois le soleil levé, comme il est dit (Psaume 72, 5) : « Ils te craindront avec le soleil »[a] (Berakhot 9b). Cependant, si l’on a prié dès l’aube, on est quitte, car la prière a été dite à un moment qui convenait à l’offrande journalière du matin (Choul’han ‘Aroukh 89, 1).
Le temps le plus indiqué pour dire la ‘Amida est celui des anciens (Vatiqin), qui récitaient la ‘Amida au lever du soleil (hanets ha’hama) [4].
Le temps prescrit pour réciter la ‘Amida se prolonge jusqu’à la fin de la quatrième heure ; en effet, le temps de l’offrande journalière du matin, selon Rabbi Yehouda, se prolongeait jusqu’à la fin de la quatrième heure. Et bien que, selon les sages, le temps de l’offrande journalière se prolonge jusqu’au midi solaire, la halakha est ici conforme à l’opinion de Rabbi Yehouda. En effet, dans le traité talmudique Edouyot, où chaque michna est élevée au rang de halakha, c’est l’opinion de Rabbi Yehouda qui est rapportée ; la prière de Cha’harit est donc fixée jusqu’à la fin de la quatrième heure (Berakhot 27a). Malgré cela, l’avis des Sages n’a pas été repoussé entièrement : si les quatre premières heures du jour sont passées sans que l’on ait dit la ‘Amida de Cha’harit, on peut a posteriori la réciter jusqu’à midi. Dans un tel cas, bien que l’on n’ait pas le mérite d’avoir dit la prière en son temps, on a le mérite d’avoir dit la prière en tant que telle (comme il sera expliqué ci-après, § 11).