Pniné Halakha

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10 – Doit-on dire un autre Qaddich après ‘Alénou léchabéa’h ?

Après ‘Alénou léchabéa’h, il n’est pas nécessaire de réciter un autre Qaddich Yehé chelama. En effet, on a déjà récité ce Qaddich après le psaume du jour, et il n’y a pas lieu de dire deux fois le Qaddich à l’occasion de la lecture de versets dans un délai si court. D’après les kavanot mystiques de Rabbi Isaac Louria, il n’y a pas non plus lieu d’ajouter là un Qaddich. Tel est l’usage séfarade.

Cependant, dans les communautés ashkénazes, les endeuillés ont coutume de réciter deux fois, à la fin de l’office, le Qaddich Yehé chelama sur des versets. C’est-à-dire que l’on récite le Qaddich Yehé chelama après ‘Alénou léchabéa’h et après le psaume du jour. En la matière, la règle dépend de la question de savoir s’il est permis de multiplier les récitations du Qaddich[10].

Les décisionnaires écrivent que chacun doit entendre chaque jour sept Qaddich, conformément au verset : « Sept fois par jour, je Te loue» (Ps 119, 164 ; Beit Yossef 55, 1 ; Michna Beroura 55, 5). Selon Rabbi Isaac Louria, il faut entendre chaque jour douze Qaddich[11].


[10]. De nombreux A’haronim écrivent (et parmi eux Knesset Haguedola I, Chtilé Zeitim 55, 9) que, de même qu’il est bon de ne pas multiplier les bénédictions, il est bon de ne pas multiplier les récitations du Qaddich. Dans le même sens, le Michna Beroura 55, 1 écrit que plusieurs A’haronim ont dénoncé l’usage consistant à se réunir pour lire quelques versets ou quelques paroles des sages, et à dire plusieurs fois le Qaddich entre les participants. On doit plutôt dire un Qaddich sur des versets, un Qaddich sur des propos des sages et rien de plus. De même, Az Nidberou 13, 33 ajoute que, par suite, il ne faut pas dire deux fois le Qaddich Yehé chelama à la fin de l’office.

Face à cela, le Echel Avraham 132, 2 estime que l’on peut ajouter de nombreux Qaddich, et que la règle est semblable, en la matière, à celle qui s’applique aux treize attributs de miséricorde, que l’on récite de nombreuses fois pendant les Seli’hot, sans grande interruption. [Les Seli’hot sont des supplications dites à l’aube, les jours qui précèdent Roch Hachana et Kippour, afin d’obtenir le pardon.] Et puisque le Qaddich ne comprend pas de citation de noms divins, il ne saurait y avoir de Qaddich dit en vain. L’auteur ajoute qu’il adoptait lui-même cet usage quand il était officiant, s’il n’y avait pas d’endeuillé présent : il récitait lui-même deux fois le Qaddich Yehé chelama à la fin de l’office. Les propos de Rabbi Isaac Louria, selon lesquels il n’y a pas lieu d’ajouter un Qaddich après ‘Alénou, sont rapportés par Kaf Ha’haïm 55, 1 ; 48,1, fin du passage ודע הקדמה .

Echel Avraham ad loc. écrit encore qu’il convient de juxtaposer Barekhou au Qaddich, comme on le fait pour le Barekhou qui précède les bénédictions du Chéma de Cha’harit. Aussi, l’usage s’est répandu (dans le rituel séfarade) de dire, avant l’office d’Arvit, quelques versets suivis du Qaddich. De même, à la fin de l’office, il convient de dire le Qaddich avant Barekhou.

Mentionnons de plus qu’autrefois, dans les pays de langue germanique, une seule personne récitait le Qaddich. Quand il se trouvait plusieurs endeuillés, ils disaient le Qaddich à tour de rôle, et il arrivait parfois que chaque endeuillé pût dire un Qaddich par semaine. C’est peut-être pour cette raison que l’on a pris l’usage de réciter deux fois le Qaddich des orphelins, afin que davantage d’orphelins pussent le prononcer. Quand les endeuillés devinrent nombreux en raison des pogromes, l’usage pour tous les endeuillés de réciter le Qaddich ensemble commença de se répandre. Cf. Beit Baroukh 30, 66, Pisqé Techouva 132, 22. Chez les Séfarades, l’usage a toujours voulu que tous les orphelins récitassent ensemble le Qaddich des orphelins.

[11]. Les sept Qaddich sont les suivants : 1) Qaddich abrégé qui suit les Pessouqé dezimra; 2) Qaddich abrégé qui suit la ‘Amida ; 3) Qaddich Titqabal qui suit la Qédoucha de-sidra; 4) Qaddich Yehé chelama rabba qui suit ‘Alénou léchabéa’h ; 5)  Qaddich abrégé qui suit Achré à Min’ha ; 6) Qaddich Titqabal qui suit la ‘Amida de Min’ha ; 7) Qaddich abrégé entre les bénédictions du Chéma du soir et la ‘Amida. Le Qaddich qui suit la ‘Amida d’Arvit, bien qu’il soit lui aussi obligatoire, ne fait pas partie des sept (Michna Beroura 55, 5).

Le Kaf Ha’haïm 55, 1 ajoute cinq Qaddich, d’après Rabbi Isaac Louria : 1) Qaddich derabbanan avant Hodou. 2) Qaddich derabbanan après le Pitoum haqetoret (paragraphes de l’encens) de la fin de l’office du matin ; 3) Qaddich abrégé avant le premier Barekhou d’Arvit ; 4) Qaddich Titqabal après la ‘Amida d’Arvit ; 5) Qaddich Yehé chelama rabba après les versets qui suivent la ‘Amida d’Arvit [Ps 121]. Certains ont l’usage d’ajouter un Qaddich après les versets qui suivent la ‘Amida de Min’ha [Ps 67], ce qui porte à treize le nombre des Qaddich. Le Kaf Ha’haïm (55, 21) ajoute que, si les orphelins sont mineurs, ou si l’endeuillé balbutie et n’émet pas clairement les syllabes du texte, il faut qu’un autre fidèle se joigne à lui pour prononcer le Qaddich, afin de compléter le nombre des Qaddich. Toutefois, pour un Qaddich facultatif, qui ne fait pas partie des douze énumérés ci-dessus, le mineur peut le dire seul (Kaf Ha’haïm 19).

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