Pniné Halakha

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04. Leur récitation est-elle obligatoire ?

Jadis, durant la période des Tannaïm, la récitation des Pessouqé dezimra était considérée comme un pieux usage, que les sages louaient ; pour introduire leur récitation, ils instituèrent la bénédiction Baroukh chéamar et, pour la conclure, la bénédiction Yichtaba’h. Au fil du temps, l’usage s’est répandu au point de devenir obligatoire, si bien que tous les hommes commencent leur prière par les Pessouqé dezimra (La Prière d’Israël 14, note 1).

Toutefois, les femmes sont dispensées de les réciter, car la lecture des Pessouqé dezimra est dépendante du temps. En effet, il est prescrit de les réciter avant la prière de Cha’harit, or les femmes sont dispensées des mitsvot « positives » dont l’accomplissement est soumis à un temps déterminé. Certains auteurs, il est vrai, estiment que, puisque les femmes sont tenues de réciter la ‘Amida, elles sont également tenues de dire les Pessouqé dezimra, afin de se préparer à celle-ci. Toutefois, selon la majorité des décisionnaires, et quoique les femmes soient tenues de réciter la ‘Amida, elles ne sont pas obligées aux préparations et aux introductions dont la lecture ne conditionne pas la validité de la ‘Amida, puisque s’applique à elles la dispense des mitsvot dont la pratique est conditionnée par le temps. Et c’est en ce sens que la règle est tranchée : les femmes ne sont pas tenues de dire les Pessouqé dezimra ; mais si l’on veut donner à sa prière une forme plus accomplie, on est autorisé à les dire avec leurs bénédictions, afin de se préparer avec perfection à la ‘Amida (comme nous l’avons vu au chap. 2, note 10)[2].


[2]. Le Michna Beroura 70, 2 rapporte que, selon Rabbi Aqiva Eiger, les femmes sont tenues de dire les Pessouqé dezimra, car ceux-ci constituent une préparation à la ‘Amida. Toutefois, l’auteur du Michna Beroura signale dans ses notes (Cha’ar Hatsioun) que, selon le Choul’han ‘Aroukh Harav 70, 1, les femmes en sont exemptées. En réalité, nombreux sont ceux qui se sont demandé comment le Michna Beroura avait pu inférer des propos de Rabbi Aqiva Eiger que les femmes sont tenues à la lecture des Pessouqé dezimra. Certains décisionnaires ont donné pour directive pratique que les femmes lisent les Pessouqé dezimra, en raison du fait que le Michna Beroura incline à le penser ; c’est ce qu’écrivent le Halikhot Bat Israël 2, 7 et le Iché Israël 7, 10. C’est aussi ce qu’écrit le Bérour Halakha (du Rav Zilber), seconde édition, Ora’h ‘Haïm 70, qui appuie son opinion sur les propos du Maharil.

Toutefois, pour la grande majorité des décisionnaires, les femmes sont dispensées des Pessouqé dezimra. C’est ce qu’écrivent le Choul’han ‘Aroukh Harav 70, 1 (déjà cité), le ‘Aroukh Hachoul’han 70, 1, le Ye’havé Da’at III 3, le Ma’hazé Eliahou 15. De plus, puisque certains décisionnaires estiment que les femmes ne sont tenues qu’à une seule prière quotidienne et qu’elles peuvent s’acquitter à Min’ha, que d’autres estiment même qu’elles ne sont tenues de réciter que les bénédictions matinales et celles de la Torah – comme nous l’avons vu, supra 2 § 3-4 – et que de nombreuses femmes ont cette coutume (cf. Halikhot Chelomo 2, note 5), il est clair qu’elles n’ont pas l’obligation de réciter les Pessouqé dezimra.

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