Pniné Halakha

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14. Interruptions et erreurs pendant la sonnerie

On compte deux sortes d’erreur : 1) si, par confusion, on a produit intentionnellement, au milieu d’une unité[k], un son qui ne lui appartenait pas, on doit reprendre au début de l’unité considérée, c’est-à-dire à la première teqi’a de ladite unité. 2) Si l’on a essayé de produire un certain son conformément aux prescriptions, mais que l’on n’y soit pas parvenu, il n’est pas nécessaire de revenir au début de l’unité considérée ; on respirera et l’on refera, cette fois de façon conforme, le son nécessaire. Voyons cela plus en détail :

Premier type d’erreur : on a confondu les choses, et l’on a fait une terou’a entre la teqi’a et les chevarim, ou bien des chevarim entre la terou’a et la teqi’a. Puisque ce que l’on a joué répondait à une intention, et que ce son était étranger à ce qui se devait entendre, au cours de telle unité, on doit reprendre cette unité à sa première teqi’a. Même si, entre teqi’a et chevarim, on n’a joué qu’un troumit de terou’a (une seule note piquée), ou bien que, entre terou’a et teqi’a, on n’ait joué qu’un chéver (tierce partie des chevarim), on a invalidé toute cette unité, et l’on doit la reprendre à sa première teqi’a (Choul’han ‘Aroukh 590, 8).

De même, si, après avoir terminé les chevarim, on a marqué une interruption de la durée d’une respiration, et que l’on ait fait un nouveau chéver, on doit revenir à la première teqi’a de l’unité : puisque l’on a déjà terminé les chevarim, il fallait faire une teqi’a pour clore cette unité ; or un chéver supplémentaire constitue un son étranger au milieu de ladite unité. De même, si, après avoir terminé la terou’a, on a fait une interruption d’une durée d’une respiration, et que l’on ait fait un nouveau son de terou’a, on devra reprendre à la première teqi’a de cette unité (Choul’han ‘Aroukh 590, 8)[18].

Second type d’erreur : si l’on a tenté de produire la dernière teqi’a de telle unité, et qu’un ou deux sons soient sortis, qui soient semblables à des chevarim ou à une terou’a, on respirera et l’on refera sa teqi’a comme il faut. On n’aura pas besoin de revenir au début de l’unité considérée, puisque c’est sans intention que seront advenus ces sons-là. De même, si l’on devait sonner des chevarim, et que deux sons de chevarim se soient fait entendre, mais que l’on n’ait pas réussi à poursuivre et que l’on se soit vu contraint de prendre une respiration ; ou bien, si l’on devait sonner une terou’a, et que deux notes de terou’a se soient fait entendre, sans que l’on ait réussi à poursuivre, et que l’on se soit vu contraint de prendre une respiration, on devra recommencer ses chevarim ou sa terou’a, mais il ne sera pas nécessaire de revenir au début de l’unité. Certains sonneurs ont l’habitude de prolonger le dernier troumit (la dernière note) de la terou’a ; ils doivent faire attention à cela car, si cette dernière note sonnait comme un chéver, ils devraient recommencer leur terou’a (Michna Beroura 590, 31).

Si l’on a réussi à produire trois notes de terou’a, mais que l’on n’ait pas réussi à continuer, et que l’on se soit alors interrompu un temps égal à celui d’une respiration, on devra revenir à la première teqi’a de l’unité. En effet, certains auteurs pensent que, dès lors que l’on a fait trois notes de terou’a, on est quitte de celle-ci ; par conséquent, si l’on sonnait ensuite une terou’a de neuf notes, il se trouverait que la terou’a aura été sonnée deux fois (‘Aroukh Hachoul’han 590, 20)[19].

Lorsque deux minyans prient dans des salles proches l’une de l’autre, et que l’on a commencé de sonner dans l’une, il est bon que le second minyan attende, pour sonner à son tour, que le premier ait terminé sa série de sonneries. En effet, certains estiment que, si l’on entend, au milieu de la sonnerie du chofar, des sons étrangers, et quoique l’on n’ait pas l’intention de se rendre quitte par eux de son obligation, ces sons invalident la sonnerie. Bien que la halakha suive l’opinion de la majorité des décisionnaires, selon lesquels ces sons adventices n’invalident pas la sonnerie présente, il est bon, a priori, de tenir compte de cette opinion rigoureuse (Béour Halakha 590, 8, passage commençant par Kemit’asseq).


[k]. Sur cette notion, par opposition à série, cf. paragraphe précédent.

[18]. Bien que, selon Rabbénou Tam et Rabbi Zera’hia Halévi, a posteriori, aucun son intermédiaire n’ait de caractère invalidant, Na’hmanide et le Raavan estiment que tout son qui n’est pas à sa place invalide toute l’unité. C’est en ce sens que tranche le Choul’han ‘Aroukh 590, 8. C’est la conduite à tenir dans les trente sonneries « entendues assis », puisque c’est sur elles que le toqéa’ aura prononcé la bénédiction, ainsi que dans les trente sonneries de la répétition de la ‘Amida, puisqu’elles constituent les sonneries principales. Cependant, dans les sonneries qui suivent la ‘Amida, on pourra s’appuyer sur les décisionnaires indulgents (Michna Beroura 590, 35). Suivant la coutume des Séfarades et des Hassidim, on est indulgent dans les trente sonneries de la ‘Amida dite à voix basse, et dans les dix qui ponctuent l’office.

[19]. Si, dans la série tachrat, on a fait ses deux premiers chevarim, puis que l’on se soit trompé et que l’on ait alors fait des sons de terou’a, on reprendra au début de chevarim, suivis de terou’a ; il ne sera pas nécessaire de revenir à la première teqi’a de l’unité. En effet, même si, en pratique, c’est une véritable erreur que l’on a commise, et non un simple échec auquel on s’est heurté dans la réalisation du son, tant que l’on se trouve dans la séquence chevarim-terou’a, on sera considéré non comme ayant commis une erreur, mais comme ayant échoué à produire le son, puisque les sons de la terou’a appartiennent à cette séquence (Choul’han ‘Aroukh 590, 7, Michna Beroura 27-28). [Les sons chevarim et terou’a, quoique distincts, sont deux interprétations d’un même commandement : celui de la terou’a biblique. Aussi ont-ils une proximité particulière, qui justifie que, dans la série tachrat, l’ensemble qu’ils constituent peut être considéré comme une séquence organique.]

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