Pniné Halakha

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10. Coutumes de la veille de Kipour

On ne récite pas les Ta’hanounim (supplications), la veille de Kipour, dans l’office de Cha’harit, car ce jour est « quelque peu festif » (ktsat Yom tov) ; or les Ta’hanounim expriment une certaine brisure du cœur, qui porterait atteinte à la joie (Choul’han ‘Aroukh 604, 2). Dans la majorité des communautés, la coutume est de ne point réciter Néfilat apayim, même au cours des Seli’hot du 9 tichri au soir, car cette nuit-là est, elle aussi, considérée comme « quelque peu festive » ; cependant, on récite le Vidouï (confession des fautes). Telle est la coutume ashkénaze, yéménite, et d’une partie des communautés séfarades (Levouch 604, 2, Cheyaré Knesset Haguedola, Choul’han Gavoha, Kaf Ha’haïm 19). D’autres communautés séfarades ont coutume de réciter aussi Néfilat apayim avant l’aube, et de s’en abstenir seulement après le lever de l’aube (Maamar Mordekhaï, Hilkhot ‘haguim 44, 4).

Selon la coutume ashkénaze, on ne récite pas, la veille de Kipour, Avinou, Malkénou ; ce n’est que si Kipour tombe un Chabbat qu’on le récitera à l’office de Cha’harit du 9 tichri, car on ne récite pas Avinou, Malkénou le Chabbat. Selon la coutume séfarade, on récite dans tous les cas Avinou, Malkénou la veille de Kipour ; car nombreux sont ceux qui ont coutume de le réciter le Chabbat même (Choul’han ‘Aroukh et Rama 604, 2, Michna Beroura ad loc. ; cf. ci-dessus § 7).

On a coutume de ne pas prononcer d’éloge funèbre (hesped) la veille de Kipour, à moins que le défunt soit un érudit (talmid ‘hakham) ; en ce cas, on prononce un éloge funèbre en sa présence (Choul’han ‘Aroukh Harav 604, 4).

Certains ont coutume de réciter de nombreuses Seli’hot, la veille de Kipour ; d’autres ont au contraire coutume d’en raccourcir la récitation (Rama 604,2). Dans les dernières générations, on a pris l’usage, dans les communautés ashkénazes, de raccourcir la récitation des Seli’hot, conformément à l’opinion selon laquelle, la nuit du 9 tichri aussi, c’est une mitsva que de manger et de boire plus abondamment que d’habitude : dès lors, ce jour est quelque peu festif, et il est juste de réduire alors la récitation des supplications (Chné Lou’hot Habrit). Selon la coutume séfarade, on ne raccourcit pas les Seli’hot, car le temps qui convient à celles-ci est la nuit. Malgré cela, suivant cette tradition elle-même, il est bon d’ajouter à la consommation de nourriture et de boisson, la nuit du 9 aussi.

Nombreux sont ceux qui ont coutume d’aller au miqvé (bain rituel), la veille de Kipour, afin de se purifier à l’approche du jour du jugement, et pour favoriser la techouva. Mais on ne dit pas de bénédiction sur cette immersion, puisqu’elle est seulement coutumière (Choul’han ‘Aroukh 606, 4). Celui qui voudrait observer cette coutume, mais à qui il est difficile de se rendre au miqvé, pourra se laver à l’aide de 9 qav d’eau (Rama ad loc.) : on se tiendra debout dans sa douche jusqu’à ce que s’écoulent sur son corps 9 qav d’eau, c’est-à-dire environ 11 litres, de façon continue. On veillera à ce que cette eau lave tout son corps (Pniné Halakha, Fêtes et solennités juives, t. 2, chap. 1 § 16, note 8). Jadis, les femmes, elles aussi, avaient coutume d’aller au miqvé à l’approche de Kipour ; de nos jours, plus aucune d’elles ou presque ne conserve cet usage.

Certains avaient l’usage de se faire donner trente-neuf coups, après l’office de Min’ha, afin de s’éveiller ainsi à la techouva. Le flagellé se tenait debout, penché, et les coups portaient sur son dos. Pendant ce temps, le flagellateur récitait trois fois le verset Vé-Hou ra’houm (« Il est miséricordieux… », Ps 78, 38), et, à chaque mot donnait un coup. Quant au flagellé, il était d’usage qu’il récitât à ce moment le Vidouï (confession) trois fois. Les coups n’étaient pas forts : on frappait avec une quelconque lanière, afin de rappeler la peine de flagellation (Choul’han ‘Aroukh et Rama 607, 6). De nos jours, seules de rares personnes observent encore cette coutume.

Bien que la mitsva du Vidouï consiste essentiellement à le réciter le jour de Kipour, nos sages ont prescrit d’anticiper sur ce moment, et de réciter le Vidouï avant le repas de séparation (la sé’ouda mafséqet), de crainte que l’on s’enivre au repas et que l’on ne puisse plus se confesser à l’entrée du jour. On a donc coutume de faire l’office de Min’ha avant la sé’ouda mafséqet, et l’on récite le Vidouï à la fin de la ‘Amida prononcée à voix basse (Yoma 87b ; Choul’han ‘Aroukh 607, 1).

Dans de nombreuses familles, les parents ont coutume de bénir leurs enfants avant d’aller à la synagogue pour l’office d’Arvit de Kipour.

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