Pniné Halakha

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02. La fixation du mois est confiée à l’autorité du peuple juif

La seule apparition de la lune dans sa croissance ne suffit pas à ce que le mois commence : il faut encore que le beit-din proclame le mois nouveau, comme il est dit : « Ce mois est pour vous [le premier des mois de l’année] » (Ex 12, 2), ce que nos sages commentent : « Le Saint béni soit-Il a montré à Moïse notre maître la forme de la lune dans son renouvellement, et lui a dit : “Ce témoignage vous est confié” » (Roch Hachana 22a). En d’autres termes : des témoins devront paraître devant vous, et déclarer avoir vu la lune dans son renouvellement ; puis, sur la base de ce témoignage, vous proclamerez le mois nouveau[2]

Après la mort de Moïse notre maître, la compétence en matière de proclamation du mois a été transmise au grand beit-din de chaque génération, à condition que ses juges aient reçu l’ordination, de maître à disciple, chaînon après chaînon depuis Moïse notre maître. Or on ne peut procéder à l’ordination des sages qu’en terre d’Israël (Maïmonide, Sanhédrin 4). Et la règle est que, s’il arrivait une époque où l’on ne pourrait plus consacrer les mois par le biais d’un beit-din, on le ferait d’après les calculs effectués par le peuple d’Israël.

Par conséquent, bien que l’ordonnancement du cycle lunaire soit chose naturelle, le renouvellement de la lune ne vaut pas, en tant que tel, consécration du mois nouveau ; seul le peuple d’Israël est fondé à proclamer les mois, et c’est par sa médiation que se révèle la sainteté liée au temps. C’est pour cette raison que nos sages ont ainsi libellé la fin de la bénédiction centrale de la ‘Amida de Moussaf récitée à Roch ‘hodech : « Béni sois-Tu… qui sanctifies Israël et les néoménies » (Baroukh… meqadech Israël véraché ‘hodachim) (Berakhot 49a). C’est peut-être aussi la raison pour laquelle le premier commandement que la Torah donne au peuple d’Israël est la mitsva de proclamer les mois (Ex 12, 2) : par elle, se dévoile la sainteté particulière du peuple d’Israël, par la faculté duquel la sainteté temporelle se révèle.


[2]. Si des témoins se présentaient devant le beit-din, déclarant avoir vu la lune dans la nuit du trentième jour, le beit-din proclamait le mois nouveau dans la journée du trentième jour, et ce jour était considéré comme Roch ‘hodech, néoménie. [Rappelons que la journée hébraïque commence à la tombée de la nuit.] Alors, on offrait les sacrifices spécifiques à Roch ‘hodech, et le mois précédent se trouvait être défectif, puisqu’il ne comptait que vingt-neuf jours ; en effet, le trentième jour constitue déjà, dans notre cas, le premier jour du mois suivant.

Mais si les témoins ne se présentaient à aucun moment de ce trentième jour, il était déjà clair que la néoménie tomberait le jour suivant, trente-et-unième jour ; dès lors, le mois précédent se trouvait être plein, doté de trente jours. Il n’était d’ailleurs pas nécessaire que le beit-din reçût des témoignages à ce sujet, ni qu’il proclamât le commencement du mois : puisque, de toute façon, seules deux possibilités existent pour le début du mois, si les témoins ne présentent pas leur déposition dès le premier jour, la néoménie tombe nécessairement le deuxième (Maïmonide, Qidouch ha’hodech 2, 8).

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