Pniné Halakha

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11.Personnes mariées

A priori, un homme marié doit construire une souka où il puisse dormir avec sa femme. Certes, la femme est dispensée de la mitsva de souka ; mais si elle y dort, elle accomplit en cela une mitsva. De plus, si les époux ne dormaient pas ensemble dans la souka, la joie de la fête serait, à leur égard, entamée. Aussi est-il juste de construire une souka où la femme puisse, elle aussi, dormir avec son mari (cf. ci-dessus, chap. 2 § 14 ; Har’havot ad loc. 14, 5).

Dans certains cas, il n’est pas possible de prévoir, dans la souka, un endroit où la femme puisse dormir – par exemple, si la surface de la souka est petite et suffit seulement à une personne, ou qu’il y ait d’autres hommes qui doivent dormir dans cette souka, et qu’il soit impossible de leur en construire une, supplémentaire, où ils dormiraient. Dans de tels cas, si les époux souffrent de ne pas dormir ensemble, certains auteurs disent qu’il est permis à l’homme de dormir la nuit avec sa femme, dans la chambre à coucher qu’ils ont à la maison, car la mitsva de la souka consiste à dormir dans la souka de la manière dont on dort chez soi, c’est-à-dire avec sa femme ; or, si l’on ne peut dormir avec elle dans la souka, on est dispensé d’y dormir (Rama 639, 2). D’autres disent que l’homme ne sera dispensé de la souka, au titre de mitsta’er, que si les époux sont véritablement affligés de ne pas dormir dans une chambre à eux consacrée (Maguen Avraham 8). D’autres encore estiment que l’homme marié est tenu de dormir dans la souka comme le célibataire ; et que, même s’il est dérangé d’avoir à dormir dans la souka tandis que sa femme dort à la maison, il n’y est pas moins obligé. Ce n’est que les nuits particulières (où doit s’accomplir la mitsvat ‘ona</em >[f]), qu’il sera dispensé de dormir dans la souka (Gaon de Vilna, Michna Beroura 639, 18).

En pratique, si l’on est très affecté de ne pas dormir avec sa femme, on devra investir des efforts et de l’argent afin de se bâtir une souka où l’on puisse dormir avec celle-ci. Si la chose est très difficile, on pourra, si l’on veut, s’appuyer sur l’opinion des décisionnaires indulgents, et dormir à la maison avec sa femme[16].


[f]. Mitsva de l’union conjugale.

[16]. Selon le Rama (Darké Moché 639, 3), la mitsva de la souka suppose d’y dormir avec sa femme. Ainsi, nombreux sont ceux qui ont l’usage de se bâtir une souka où l’on puisse dormir en compagnie de son épouse. Quand il est très difficile de faire une telle construction, on est dispensé de dormir dans la souka, car la séparation entre les époux porterait atteinte à leur joie et ferait souffrir homme et femme. Selon l’auteur, on peut être indulgent en la matière, même quand la femme est nida ; à plus forte raison quand la séparation aurait pour conséquence d’empêcher la mitsvat ‘ona. Dans le même sens, le Touré Zahav 639, 9 écrit que, si l’homme veut réjouir sa femme en dormant avec elle dans la chambre, même quand elle est nida, il se livrera en cela à l’accomplissement d’une mitsva, ce par quoi il sera dispensé de l’accomplissement d’une autre mitsva. C’est en ce sens que s’exprime le Choul’han ‘Aroukh Harav 9.

 

Le Maguen Avraham 8 pense, à l’instar du Chné Lou’hot Habrit, que l’homme n’est dispensé de dormir dans la souka que lorsqu’il souffre d’avoir à dormir séparément de sa femme ; c’est aussi la position du Levouch. Cela laisse entendre que, même quand la femme est nida, le statut de mitsta’er a lieu de s’appliquer.

 

Selon le Gaon de Vilna et le Cha’ar Ephraïm, le commandement de résider dans la souka n’implique pas que l’on y dorme avec sa femme. Le Nichmat Adam 147, 1 écrit, dans le même sens, que la mitsva de réjouir sa femme implique de lui offrir un vêtement pour la fête, et non de dormir dans sa chambre. C’est aussi l’opinion du Bikouré Ya’aqov 639, 18 et du Michna Beroura 18, qui ajoutent que, les nuits de mitsvat ‘ona, on est dispensé de souka tout au long de la nuit.

 

Le Rama (Darké Moché ad loc.) estime que celui qui craint la parole divine devra s’efforcer de préparer une souka où il puisse dormir avec sa femme, et qu’il servira l’Éternel dans la joie ; ainsi, dit-il, se conduisent ceux qui recherchent la précision dans leur pratique. C’est aussi l’opinion du Dérekh Ha’haïm, du Choul’han ‘Aroukh Harav, du ‘Hayé Adam et d’autres. Quoi qu’il en soit, il ressort des propos des décisionnaires qu’il n’y a pas d’obligation d’investir beaucoup d’argent dans la construction d’une souka supplémentaire afin d’y dormir avec sa femme. La raison en est, à ce qu’il semble, qu’il s’agit d’une habitation temporaire, et qu’il faut dépenser pour elle ce qui est usuel pour une habitation temporaire – c’est-à-dire ce que l’on dépense pour un appartement que l’on va occuper une semaine. Signalons aussi qu’il est permis d’accomplir la mitsvat ‘ona dans la souka (Béour Halakha 639, 1 ד »ה ואל).

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