Pniné Halakha

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05. Jours où sont récitées les Seli’hot ; leur degré d’obligation

À l’époque des Guéonim[c], on avait coutume de réciter les Seli’hot durant les dix jours de pénitence. Tel était l’usage dans les deux grandes académies talmudiques de Babylonie[d] ; et dans certaines contrées, peu nombreuses, on avait également coutume de les réciter durant tout le mois d’éloul.

À la fin de la période des Richonim[e], la coutume consistant à dire les Seli’hot durant tout le mois d’éloul et les dix jours de pénitence avait été adoptée dans les communautés séfarades (Choul’han ‘Aroukh 581, 1). Mais le jour de Roch ‘hodech éloul lui-même, on ne récite pas de Seli’hot (Rabbi Mena’hem Azaria da Fano 79, Kaf Ha’haïm 1). Plus on se rapproche de Roch hachana, plus nombreux sont ceux qui ont soin de se lever pour participer aux Seli’hot ; en particulier, on est minutieux à cet égard pendant les dix jours de pénitence (de Roch hachana à Kipour).

La coutume ashkénaze consiste à commencer la récitation des Seli’hot à l’issue du Chabbat précédant Roch hachana, à condition de pouvoir ainsi réciter les Seli’hot quatre jours au moins avant la fête. En d’autres termes, si Roch hachana tombe le jeudi ou le Chabbat, on commence les Seli’hot à l’issue du Chabbat précédant Roch hachana. Mais si Roch hachana tombe un lundi ou un mardi, on commence à les réciter à l’issue du Chabbat encore antérieur[3].

Bien que les Richonim n’aient pas prescrit d’obligation formelle de réciter les Seli’hot, telle est la coutume d’Israël. Toutefois, celui à qui il serait difficile de se lever assez tôt pour réciter les Seli’hot n’y est pas obligé pendant le mois d’éloul. Mais pendant les dix jours de pénitence, il s’efforcera d’être plus minutieux à cet égard, car ces jours sont davantage propices à la téchouva et à l’expiation (cf. Roch Hachana 18a, Maïmonide, Hilkhot téchouva 2, 6).

Si l’on ne peut se coucher tôt, et que le fait de se lever pour les Seli’hot soit de nature à engendrer une fatigue telle que l’on ne pourrait plus remplir ses obligations dans son travail, il sera préférable, même durant les dix jours de pénitence, de ne pas aller aux Seli’hot. On s’efforcera alors, au lieu de cela, de réciter des psaumes, et, si l’on veut, on pourra dire, dans le courant de la journée, les parties des Seli’hot qu’il est permis au particulier de réciter (cf. ci-après, § 7).

Il est admis de recommander aux érudits de la Torah eux-mêmes, qui ont l’habitude d’étudier assidument, de consacrer le temps nécessaire à la récitation des Seli’hot (Birké Yossef, Choul’han ‘Aroukh 581, 1). Tel est l’usage dans toutes les yéchivot que de réciter les Seli’hot, bien que le temps nécessaire à cela soit pris sur le temps de l’étude. Toutefois, celui à qui un lever si précoce causerait une perte de temps d’étude supérieure à la durée même de la récitation des Seli’hot – parce que le changement de l’emploi du temps habituel le conduirait ensuite à manquer de concentration – fera mieux de ne pas y participer.


[c]. Du 6ème au 11ème siècle.[d]. Soura et Poumbedita.

[e]. Du 11ème siècle au 16ème.

[3]. Si l’on a soin de réserver quatre jours, c’est parce que de nombreuses personnes ont l’usage de jeûner dix jours, au titre de la téchouva, comme nous le verrons ci-après, § 9. Or, pendant les dix jours de pénitence, on ne peut jeûner que six jours (puisque c’est une mitsva que de manger lors des deux jours de Roch hachana, le Chabbat Chouva et la veille de Kipour) ; on a donc ajouté quatre jours de jeûne avant Roch hachana, et l’on y récitait les Seli’hot. Et bien que, de nos jours, l’usage courant ne soit plus de jeûner dix jours, on perpétue la coutume quant aux Seli’hot elles-mêmes.

De plus, l’homme doit se « sacrifier » devant le Saint béni soit-Il [lui faire don de sa personne], à Roch hachana ; or nous voyons que, en matière de sacrifices, il fallait préparer les animaux destinés au sacrifice et vérifier qu’ils n’étaient affectés d’aucun défaut, cela quatre jours avant leur oblation, à tout le moins. Et pour que les gens ne fassent aucune confusion, on a fixé l’issue de Chabbat comme premier jour de la récitation des Seli’hot (Tour et Rama 581, 1, Michna Beroura 6). Autre raison pour laquelle on fixe le commencement des Seli’hot à l’issue de Chabbat : afin de commencer sa supplication en étant encore empreint de la sainteté du Chabbat. En effet, le Chabbat, tout le monde a l’habitude d’étudier, dans la joie et la délectation ; or la Présence divine ne réside qu’au sein de la joie du commandement (Léqet Yocher).

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