Pniné Halakha

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04 – ‘Hag haqatsir (fête de la récolte)

Les noms des fêtes signalent aussi les saisons agricoles durant lesquelles elles prennent place, ainsi qu’il est dit : « Tu célébreras trois fêtes par an en mon honneur. Tu garderas la fête des azymes : sept jours durant, tu mangeras des azymes, comme Je te l’ai ordonné, au retour du mois de la germination, car c’est alors que tu sortis d’Égypte. Et l’on ne paraîtra pas les mains vides devant ma face. La fête de la moisson, prémices de tes œuvres, que tu auras semées au champ ; et la fête de la récolte [Soukot], à l’issue de l’année, quand du champ tu rassembleras tes œuvres » (Ex 23, 14-17). La fête de Pessa’h prend place au printemps, au moment où tout commence à germer ; Chavou’ot a lieu quand s’achève la moisson et que débute la cueillette des fruits ; Soukot tombe lorsque s’achève le rassemblement des fruits. Le processus naturel qui se produit en ce monde reflète le processus spirituel à l’œuvre dans les mondes supérieurs. Par les fêtes, ce contenu spirituel se révèle dans le monde, et élève le cycle annuel de la nature. Pessa’h est le temps du commencement et du renouvellement ; c’est donc alors que nous sortîmes d’Égypte et que nous devînmes un peuple. Chavou’ot est le temps du mûrissement du processus de germination, jusqu’à son sommet ; aussi est-ce à cette époque que nous avons reçu la Torah. Soukot est le temps de la conclusion, où nous donnons à notre existence sa pleine expression, à l’ombre de la providence divine (cf. ci-dessus, chap. 1 § 2).

Nos sages disent aussi que la fête de Chavou’ot est le jour du jugement prononcé sur les fruits de l’arbre (Roch Hachana 16a). Cela, parce que, aux alentours de Chavou’ot, les premiers fruits commencent d’être mûrs, et tous les autres fruits vont mûrissant au long de l’été, jusqu’à l’approche de Soukot. À Chavou’ot, nous sommes donc jugés pour tous ces fruits de l’arbre. Par conséquent, Chavou’ot est une sorte de Roch hachana du monde végétal, céréales et fruits à la fois : Roch hachana des céréales, car c’est alors que s’achève la croissance de celles-ci, qui constituent la base de l’alimentation humaine. L’orge mûrit en effet aux alentours de Pessa’h, et, de là à Chavou’ot, s’achève la croissance du blé ; aussi cette fête est-elle appelée ‘hag ha-qatsir, fête de la moisson. Roch hachana des fruits de l’arbre, ainsi que nous venons de le voir, le jugement sur les fruits ayant lieu à Chavou’ot.

C’est pour cela qu’Ezra décréta que le peuple d’Israël lirait les malédictions de la paracha Bé’houqotaï avant la fête de Chavou’ot, et celles de la paracha Ki tavo avant Roch hachana ; cela, afin que l’année s’achève avec ses malédictions, et que l’on s’éveille ainsi au repentir (téchouva) (Méguila 31b). Cependant, en pratique, on a coutume de nos jours de lire le passage des malédictions l’avant-dernier Chabbat avant Chavou’ot, et l’avant-dernier Chabbat avant Roch hachana, car nous ne voulons pas juxtaposer véritablement les malédictions à un jour de l’an (Tossephot ad loc. ; cf. Torat Hamo’adim du Rav Goren, p. 437).

De même que, lors de la fête de la moisson, les cultivateurs fauchent le fruit de leur labeur, achèvent la moisson céréalière et commencent la cueillette des fruits de l’arbre, de même, d’un point de vue spirituel, le peuple d’Israël moissonna, à Chavou’ot, le fruit du labeur des patriarches, et eut le mérite de recevoir la Torah. Deux processus furent achevés, à Chavou’ot, lors du don de la Torah : un processus long, qui avait commencé par l’abnégation des patriarches, marchant dans les chemins de Dieu, et qui se poursuivit par l’abnégation de toutes les générations qui furent asservies à l’Égypte ; et un processus court, marqué par le compte de l’omer.

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