Pniné Halakha

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12 – Rouleau de Ruth

On a coutume de lire le livre de Ruth, à Chavou’ot. Cela, « afin de t’apprendre que la Torah n’a été donnée que par le biais d’épreuves et de la pauvreté. (…) La Torah a dit devant le Saint béni Soit-Il : “Maître de l’univers, fixe mon lot au sein de la société des pauvres ! Car si les riches s’adonnaient à mon étude, ils s’enorgueilliraient ; tandis que, lorsqu’il s’agit de pauvres, ils se livrent à mon étude, savent qu’ils ont faim et sont humbles…” » (Yalqout Chim’oni, Ruth 596). Or, en Ruth, se sont accomplies les paroles de la Michna : « Quiconque accomplit la Torah dans la pauvreté finira par l’accomplir dans la richesse ; et quiconque néglige la Torah dans la richesse finira par la négliger dans la pauvreté » (Maximes des pères 4, 9). Ruth, en effet, ne quitta pas ce monde avant d’avoir vu ses descendants, David et Salomon, assis sur le trône royal d’Israël.

Une autre raison donnée à la lecture de Ruth est que, lors de la révélation du Sinaï, tous les enfants d’Israël reçurent la Torah et, par cela même, se convertirent. Or Ruth, poursuivant la voie de la révélation sinaïtique, se convertit à la foi d’Israël (Aboudraham). Autre motif : c’est à Chavou’ot que mourut le roi David, or le livre de Ruth relève sa généalogie, comme on le voit au dernier verset : « Et Jessé enfanta David » (4, 22 ; Birké Yossef 494, 11). Nos sages mentionnent une autre raison : « On ne trouve dans ce rouleau (méguila) nulle mention d’impureté ni de pureté, ni d’interdit ni de permission ; pourquoi donc a-t-il été écrit ? Pour t’apprendre quelle bonne récompense est accordée à ceux qui s’adonnent à la bienfaisance » (Ruth Rabba 2, 14). Or tel est le principal propos de la Torah, comme l’enseignent nos sages : « La Torah débute par la bienfaisance et s’achève par la bienfaisance » (Sota 14a) ; et comme l’enseigne Rabbi Aqiba : « “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Lv 19, 18), c’est un grand principe de la Torah » (Sifra, Qedochim).

Comme nous l’avons vu (chap. 2 § 10), certains Ashkénazes ont coutume de lire le livre de Ruth dans un rouleau de parchemin, et de prononcer, sur cette lecture, la bénédiction : Baroukh Ata… acher qidechanou bémitsvotav vétsivanou ‘al miqra méguila (« Béni sois-Tu… qui nous as sanctifiés par tes commandements et nous as ordonné la lecture du rouleau »), ainsi que la bénédiction Chéhé’héyanou (« … qui nous as fait vivre, nous as maintenus et nous as fait parvenir à cette époque »). Telle est la coutume des disciples du Gaon de Vilna. Mais la majorité des Ashkénazes, ainsi que tous les Séfarades, ont coutume de ne pas réciter de bénédiction sur cette lecture, et n’exigent pas non plus qu’elle soit faite dans un rouleau de parchemin.

Dans les pays germaniques, on avait coutume de lire la méguila de Ruth à l’office de Cha’harit, avant la lecture de la Torah. Cependant, en cas de nécessité, on peut la lire à un autre moment. Aussi, certains de ceux qui veillent toute la nuit de Chavou’ot lisent Ruth avant l’office de Cha’harit, ou après celui de Min’ha, afin de pouvoir mieux se concentrer à son écoute.

La coutume séfarade et yéménite est de lire le livre de Ruth près de Min’ha ; et, si on l’a lu à l’occasion du Tiqoun de la nuit de Chavou’ot, il n’est pas nécessaire d’en répéter la lecture près de Min’ha.

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