Pniné Halakha

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06. Lecture publique de la Torah, le Chabbat

Une institution ancienne, remontant à Moïse notre maître, veut que le peuple d’Israël lise une portion du rouleau consacré de la Torah (séfer-Torah), écrit à l’encre sur parchemin, le jour de Chabbat, ainsi que le lundi et le jeudi (Baba Qama 82a). En raison de la sainteté et de l’élévation du Chabbat, nos sages ont décrété que sept personnes seraient appelées à monter à la Torah[g] le Chabbat, en regard des sept jours de la semaine (Méguila 21a). A l’époque du Talmud, on avait coutume, en terre d’Israël, d’achever la lecture des cinq livres de la Torah en trois ans ; en Babylonie, on l’achevait en un an ; et tel est l’usage aujourd’hui, dans toutes les communautés juives, que de terminer chaque année, pendant la fête de Sim’hat Torah, la lecture de l’ensemble de la Torah : c’est l’institution de la paracha (péricope) de la semaine, que nous lisons chaque Chabbat. Chacun des sept appelés lit un passage de cette paracha ; à eux sept, ils en lisent l’ensemble. Si, un certain Chabbat, on a manqué de lire la paracha, on en lira deux le Chabbat suivant, afin que soit aussi lue la paracha manquante (Rama 135, 2)[3].

Si l’on veut faire monter plus de sept appelés, on est autorisé à le faire, à condition que trois versets au moins soient lus pour chacun. Selon certains, il ne convient pas, de nos jours, d’ajouter au nombre des appelés, car on ajouterait en cela au nombre des bénédictions fixées par les sages. En effet, autrefois, le premier appelé récitait une seule bénédiction (celle qui précède la lecture), et le dernier récitait lui aussi une seule bénédiction (celle qui suit la lecture), tandis que ceux qui étaient appelés aux montées intermédiaires ne récitaient pas de bénédiction. Par la suite, on craignit que ceux qui sortaient et entraient au cours de la lecture ne sachent pas que l’on avait dit la bénédiction introductive, ni que l’on dirait la bénédiction finale. On décréta donc que chaque appelé dirait une bénédiction avant la lecture de sa portion, puis une après. Or, puisque chaque appelé ajoute déjà des bénédictions supplémentaires, il ne convient pas d’ajouter au nombre des appelés et de multiplier le nombre des bénédictions, au-delà de ce qu’ont prévu les sages. De plus, il faut s’efforcer de ne pas peser sur l’assemblée en étendant la durée de l’office. Aussi, a priori, il convient d’adopter l’usage de ne point ajouter au nombre de sept appelés. Mais en cas d’impérieuse nécessité, afin d’éviter une grande vexation, il est permis d’y ajouter (Choul’han ‘Aroukh 282, 1-2 ; Michna Beroura 4-5).

Si l’on s’en tient à la stricte règle, il est possible de faire monter un mineur[h] qui sait les bénédictions, à la condition que la majorité des sept appelés soient majeurs. Certaines communautés séfarades ont cet usage (Choul’han ‘Aroukh 282, 3, Ye’havé Da’at IV 23). L’usage ashkénaze et d’une partie du monde séfarade est de ne pas appeler un mineur. Certaines communautés séfarades suivent la coutume de Rabbi Isaac Louria, consistant à permettre d’appeler un mineur à la septième montée, mas non aux autres (cf. Michna Beroura 282, 12 ; Kaf Ha’haïm 22). L’usage yéménite est d’accorder au mineur la sixième montée.


[g] La lecture sabbatique est divisée en sept parties, appelées alyot (montées). Pour chacune, on invite un fidèle (l’appelé) à se présenter devant le rouleau de la Torah, afin de lire, ou de suivre la lecture faite en son nom par un lecteur expérimenté. C’est ce que l’on appelle monter à la Torah.

[3] Chacun des appelés à la Torah récite deux bénédictions, l’une avant la lecture de sa portion, l’autre après. Cf. La Prière d’Israël, chap. 22, et Pniné Halakha, Liqoutim 1, chap. 4. Avant la première bénédiction, l’appelé dit le bref texte Barekhou. Les Guéonim expliquent que, si l’on a eu un empêchement dans la semaine, à cause duquel on n’a pu répondre au Barekhou récité durant la prière de Cha’harit (avant les bénédictions du Chéma), on pourra combler ce manque en écoutant les sept Barekhou, récités par les sept appelés du Chabbat (Chibolé Haléqet 77).

[h] Qui n’est pas parvenu à l’âge de la bar-mitsva, treize ans.

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