Pniné Halakha

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12. Vaïkhoulou

Au cours de la ‘Amida du soir de Chabbat, on dit les versets de Vaïkhoulou, c’est-à-dire les trois versets de la Genèse qui traitent du premier Chabbat (Chabbat Béréchit) et qui commencent par le mot Vaïkhoulou: « Ainsi furent achevés les cieux, la terre et toutes leurs armées. Dieu mesura, le septième jour, l’œuvre qu’Il avait faite, et Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’Il avait faite. Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car en ce jour Il se reposa de toute son œuvre, que Dieu avait créée pour qu’elle fût créatrice[m] » (Gn 2, 1-3).

Nos sages ont dit : « Quiconque récite Vaïkhoulou dans la ‘Amida du soir de Chabbat, c’est comme s’il se faisait l’associé du Saint béni soit-Il dans l’œuvre de la Création » (Chabbat 119b). Le but de la création est que l’Eternel se révèle au monde, et que, grâce à cette révélation, Il dispense sa bénédiction au monde ; et tel est le propos essentiel du Chabbat. Or quand un Juif témoigne de la Création du monde et de la sainteté du Chabbat en récitant Vaïkhoulou, il contribue à la réalisation de ce vers quoi tend la Création ; par cela, la bénédiction s’accroît dans le monde.

Nos sages disent encore (passage cité) : « Quiconque récite Vaïkhoulou dans la ‘Amida du soir de Chabbat, les deux anges de service qui accompagnent tout homme posent leurs mains sur sa tête et lui disent : “Ton péché a disparu et ta faute sera expiée” (Is 6, 7). » Le thème du Chabbat est lié à celui de la téchouva[n]. Cela se manifeste dans les lettres communes aux deux mots, שבת (Chabbat) et תשובה (téchouva). En effet, le Chabbat, nous nous souvenons du Créateur du monde et revenons, faisons retour à toutes les bonnes aspirations qui sont inscrites en notre âme. Quiconque récite le paragraphe Vaïkhoulou, le soir de Chabbat, exprime par là le sens profond de ce jour ; ce faisant, il mérite d’accéder à une téchouva véritable, et ses fautes sont expiées.

En plus de la récitation de Vaïkhoulou à voix basse au sein de la ‘Amida d’Arvit, toute l’assemblée répète Vaïkhoulou à haute voix et debout, une fois la ‘Amida achevée (Choul’han ‘Aroukh 268, 7). La raison en est que, si un jour de fête tombe un Chabbat, la ‘Amida d’Arvit sera celle des jours de fête, où la sainteté de Chabbat est simplement spécifiée en quelques mots, sans mention de Vaïkhoulou. Afin que l’on ne perde pas, durant ces Chabbats, le bénéfice de cette récitation, nos sages ont prescrit de dire Vaïkhoulou, tous les Chabbats de l’année après la ‘Amida du soir. Certains donnent à cela une seconde raison : la volonté de témoigner publiquement de la Création du monde[6].

En plus de cela, on lit Vaïkhoulou une troisième fois lors du Qidouch. On trouve ainsi de nombreux cas où l’on a coutume de réciter trois fois une parole importante.


[m]. Pour une autre traduction de la fin de passage, cf. ci-dessus, chap. 1 § 1 et note a.

 

[n]. Littéralement : retour. Repentir, retour sur ses actes, mais aussi retour à la relation que l’on avait à Dieu, avant la faute.

[6]. Certains auteurs soutiennent que, d’après cette deuxième raison, celui qui n’a pas eu le temps de dire Vaïkhoulou avec l’assemblée ne doit pas se contenter de le réciter seul ensuite, car la parole d’un seul homme ne constitue pas un témoignage suffisant : il demandera donc à un autre fidèle de réciter le paragraphe avec lui. Si on le récite seul, néanmoins, on formera l’intention de le réciter simplement, à titre d’étude – comme on lit la Torah – et non en tant que témoignage proprement dit (Touré Zahav 268, 5). Selon une opinion, il est bon de se hâter de terminer sa ‘Amida, afin de pouvoir réciter Vaïkhoulou en minyan, car une telle récitation participe de la sanctification du nom divin (qidouch Hachem) ; or la sanctification du nom divin se fait, par excellence, en présence de dix personnes (Peri Mégadim, Béour Halakha).

 

Si, dans sa ‘Amida, on est déjà parvenu à la première mention (incluse) du verset Yihiou lératson – celle qui précède le paragraphe Elo-haï, nétsor –, on peut réciter Vaïkhoulou avec l’assemblée [à voix basse], puis terminer la ‘Amida.

 

Les usages que nous venons de décrire participent du hidour, l’embellissement apporté à la pratique ; mais si l’on s’en tient à la stricte obligation, le particulier qui n’a pas terminé sa ‘Amida n’a pas l’obligation de réciter Vaïkhoulou, car cette récitation fut instituée afin que ce texte fût dit, les jours de fête aussi, au sein de la prière publique, et pour en faire mériter ceux-là même qui ne savent pas le réciter (Choul’han ‘Aroukh 268, 7). En tout état de cause, même quand il est difficile de déranger un autre fidèle afin de réciter ensemble Vaïkhoulou, on fera bien de le réciter seul, afin que, si l’on y ajoute la mention de ce texte dans la ‘Amida qu’on aura faite, et celle qu’on fera lors du Qidouch, on parvienne au nombre de trois mentions (cf. Michna Beroura 268, 19 ; ‘Hazon Ich 38, 10).

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