Pniné Halakha

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08. Lecture de la Torah à l’office de Min’ha de Chabbat

En plus de la lecture de la paracha de la semaine à l’office du matin, Ezra le scribe a institué une lecture de la Torah à l’office de Min’ha. On appelle trois personnes, et l’on fait la lecture du début de la paracha de la semaine suivante. On fait de même le lundi matin et le jeudi matin. Cette lecture est une forme de préparation et d’introduction à la paracha de la semaine qui suit.

Nos sages expliquent cette institution par la présence de « ceux qui sont assis dans les coins » (yochevé qeranot) (Baba Kama 82a). Selon certains commentateurs, il est question des commerçants et artisans, assis dans leurs échoppes, qui ne venaient pas à la prière publique le matin des jours ouvrables, et ne se préparaient donc pas à la paracha suivante en entendant la lecture du lundi et du jeudi. Pour qu’ils entendent au moins une fois cette lecture, Ezra décida qu’on la ferait également à Min’ha de Chabbat, car alors tout le monde est disponible (Rachi, Roch).

Selon une autre explication, on craignait que les gens ne s’enivrent pendant le repas du jour de Chabbat et qu’ils ne délaissent ensuite l’étude de la Torah[i]. Ezra décida donc qu’on lirait la Torah à Min’ha, afin que, par respect pour la lecture de la Torah, tout le monde se rassemblât à la synagogue et s’abstînt de s’enivrer et de paresser. C’est à ce sujet que le roi David dit au Saint béni soit-Il : « Maître de l’univers, cette nation n’est pas comme les autres nations du monde. Les autres nations, quand elles font un repas festif, boivent et s’enivrent, puis se livrent à la débauche. Mais nous ne sommes pas ainsi : même après avoir mangé et bu, nous venons prier, comme il est dit : “Quant à moi, ma prière va vers Toi, Eternel, à l’heure propice ; ô Dieu, dans ta grande bonté, réponds-moi selon la vérité de ton secours” (Ps 69, 14). » C’est pourquoi, à Min’ha de Chabbat, on dit ce verset avant la lecture de la Torah (Chibolé Haléqet)[4].


[i] Selon cette seconde explication, ceux qui « s’assoient dans les coins » sont les désœuvrés, littéralement assis aux coins des rues.

 

[4] Le Baït ‘Hadach explique que c’est précisément à Min’ha de Chabbat qu’Ezra institua une telle lecture, et non à Min’ha des jours de fête, car le Chabbat est une « heure propice », durant laquelle la Torah fut donnée, si bien que l’on y a ajouté une lecture. Par cela, la prière de Min’ha est davantage agréée, comme il est dit : « Quant à moi, ma prière va vers Toi, Eternel, à l’heure propice. »

 

On peut ajouter que, selon la première explication [selon laquelle l’institution visait les commerçants qui négligeaient la prière publique en semaine], le but essentiel de cette lecture est de se préparer à la lecture de la paracha suivante ; or, les jours de fête, il n’y a pas de telle nécessité. Selon la deuxième explication, puisqu’il y a plus de cinquante Chabbats par ans, il faut craindre que ne se développe, le Chabbat plus que les jours de fête, la coutume fallacieuse de l’ébriété chez les oisifs, et le décret d’Ezra a pour effet de prévenir cela ; tandis qu’il n’y a que six jours de fête chômée (Yom tov) par an ; or dans la mesure où le caractère des jours saints est déterminé le Chabbat, il n’y a pas tellement à craindre que les oisifs ne s’enivrent et ne fassent les fous durant les jours de fête.

 

On peut dire encore que, les jours de fête, il est indiqué de boire du vin et de se réjouir, au titre de la mitsva, plus que le Chabbat. Aussi n’a-t-on pas voulu prendre un décret contre la joie de Yom tov, bien qu’il soit certain qu’il ne convient pas pour autant de s’enivrer.

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