Si l’on découpe une pastèque pour la servir à table, on est autorisé à secouer les parts afin d’en ôter les grains. Quant aux grains qui restent attachés, malgré ce mouvement, il est permis de les enlever à la main ou au couteau – car telle est la manière habituelle de manger ce fruit (dérekh akhila) –, à condition de le faire peu avant la consommation. À plus forte raison est-il permis à celui qui mange la pastèque d’ôter les grains avant d’introduire la pastèque dans sa bouche, car tel est le mode normal de consommation. Si l’on veut apporter à sa pratique un supplément de perfection, et que l’on coupe la pastèque afin de la servir à table, on ôtera les grains de manière « incidente » (kil-a’har yad) en apportant un certain changement (chinouï) à la manière habituelle ; ou bien on présentera les morceaux de pastèque sans en avoir enlevé les grains, et ce sera au convive d’en manger quelque peu, après quoi il pourra ôter les grains sans faire de changement[11].
Si l’on a devant soi une assiette où sont mélangés des fruits, les uns bons, les autres qui commencent à pourrir, il est permis d’enlever du mélange tous les fruits que l’on a l’intention de manger, ou que l’on a l’intention de présenter à ses invités lors du proche repas (Michna Beroura 319, 7).
Si l’on n’a pas l’intention, pour l’instant, de manger tous les bons fruits, et que l’on craigne que les fruits abîmés ne contaminent les bons fruits qui les touchent, on peut disperser tous les fruits, afin que les fruits abîmés ne touchent plus les bons. Mais on ne séparera pas les fruits en plaçant les bons ici et les mauvais là.
Quand un fruit est partiellement pourri, en sorte qu’il n’est plus tellement propre à la consommation, on considère que le lieu de la jonction entre la partie abîmée et la partie saine est le lieu d’un mélange ; aussi est-il interdit de couper à cet endroit pour ôter la partie pourrie, car ce serait extraire le déchet d’entre la partie comestible. La solution consiste à ôter, avec la partie pourrie, un peu de la partie saine.