Pniné Halakha

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16. Second cas d’autorisation : couvrir le feu

Comme nous l’avons vu, si l’aliment n’est pas encore cuit comme il convient (chaque décisionnaire selon sa définition), il est interdit de le placer sur le feu avant l’entrée de Chabbat, de crainte que l’on n’en vienne à attiser le feu pendant Chabbat. Mais il est une façon de le permettre : en recouvrant le feu. En effet, par cette opération, qui a pour résultat d’affaiblir l’intensité du feu, on se rappellera de ne pas augmenter le feu par la suite. Et quand bien même nous serions oublieux, et nous voudrions attiser la flamme, nous nous souviendrions, en voyant que le feu est recouvert, qu’aujourd’hui est jour de Chabbat, et nous n’aurions garde de hausser la flamme. Il est par conséquent permis (la veille de Chabbat) de placer des plats dont la cuisson n’est pas achevée sur une plata (plaque chauffante électrique non réglable), puisque la résistance chauffante en est couverte.

De même, il est permis de recouvrir d’une plaque de cuivre les feux de la gazinière, et de déposer sur cette plaque les plats dont la cuisson n’est pas achevée : en recouvrant les feux, on aura établi un signe clair qui rappellera que l’on est Chabbat, grâce à quoi on fera attention de ne pas augmenter le feu. A priori, il est bon de recouvrir également les boutons de la gazinière[15].

Bien qu’il soit permis, le vendredi, de déposer sur une plaque de cuivre ou sur une plata un plat dont la cuisson n’est pas achevée, il est préférable a priori que tous les aliments soient entièrement cuits avant l’entrée de Chabbat. En effet, tant qu’ils ne sont pas entièrement cuits, tout acte de nature à augmenter leur chaleur est interdit par la Torah. Par exemple, si l’on ouvre une marmite dont le contenu n’est pas entièrement cuit, il sera interdit de la refermer. De même, il est interdit, pendant Chabbat, de déplacer une marmite vers un endroit plus chaud de la plata, comme nous l’avons vu au paragraphe 3. Aussi est-il bon de ne placer sur la plata que des plats dont la cuisson est achevée (Chemirat Chabbat Kehilkhata 1, 72).


[15]. À l’époque de nos sages, de mémoire bénie, on cuisait et l’on réchauffait dans des fourneaux à bois. Nos sages décrétèrent que, si l’on déblayait les braises, ou si l’on recouvrait celles-ci de cendre, il serait permis, le vendredi, de placer dans le fourneau un plat qui n’est pas encore bon à consommer.

 

De nos jours, nous ne cuisinons plus sur des braises mais sur des becs de gaz ou des plaques électriques, et il est impossible de trouver un acte qui soit le pendant exact du déblayage des braises. Mais il est en revanche possible de faire un acte qui ressemble au fait de couvrir des braises : couvrir le feu. En effet, le recouvrement du feu par de la cendre avait pour effet de couvrir les braises et d’atténuer leur chaleur, sans pour autant les éteindre. De cette façon, on pouvait continuer de cuisiner au-dessus d’elles, le vendredi ; et, le Chabbat venu, on ne craignait pas d’en venir à oublier le saint jour et à attiser la flamme, car le recouvrement des braises rappelait que l’on était Chabbat : grâce à ce signe, on s’abstenait de remuer les braises. De même, recouvrir une cuisinière à gaz d’une plaque de cuivre est assimilé au recouvrement des braises et permet de se souvenir que l’on est Chabbat. Grâce à cela, il n’est pas à craindre d’augmenter le feu. Aussi n’est-il pas besoin de recouvrir les boutons de réglage du feu. C’est la position de : Chemirat Chabbat Kehilkhata 1, note 218 (d’après Michna Beroura 253, 14), Or lé-Tsion II 17, 2, Chevout Yits’haq II p. 21 au nom du Rav Yossef Chalom Elyachiv, et Rav Chelomo Zalman Auerbach, comme le rapporte le Méor Hachabbat II p. 628.

 

Le Igrot Moché, Ora’h ‘Haïm I 93 écrit que l’essentiel est de recouvrir le feu, mais qu’a priori il faut aussi recouvrir les boutons. Le Chévet Halévi estime, lui, que l’essentiel est de recouvrir les boutons, afin d’empêcher toute possibilité d’augmenter le feu, mais qu’il faut aussi recouvrir le feu. Selon le Menou’hat Ahava I 3, 1, il suffit de recouvrir soit le feu, soit les boutons. Cf. note 13, où il est dit que certains avis sont plus indulgents, mais que nous n’avons pas coutume de les suivre.

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