Pniné Halakha

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16. Ya’hats: on rompt la matsa centrale

Sur le plateau, on aura préalablement disposé trois matsot. Entre la consommation du karpas et la récitation de la Haggada, le maître de céans rompt la matsa qui est au centre (le cas échéant, tous ceux devant qui on a disposé trois matsot font de même). La plus grande moitié de cette matsa brisée est conservée pour l’afikoman ; l’autre moitié est laissée entre les deux matsot restées entières (Choul’han ‘Aroukh 473, 6).

La raison de cette règle est de rappeler notre pauvreté en Egypte. L’un des propos de la matsa est en effet de nous rappeler la pauvreté et la servitude qui furent notre partage en Egypte ; c’est bien pour cela que la matsa est appelée lé’hem ‘oni, « pain de pauvreté ». Or les pauvres ont l’habitude de ne manger que des demi-pains, car ils n’ont pas les moyens d’acheter des pains entiers. Pour exprimer la pauvreté, on partage donc la matsa en deux. On le fait avant de commencer la lecture de la Haggada, car il faut réciter la Haggada quand la matsa est devant nous, visible ; en effet, l’expression lé’hem ‘oni s’interprète aussi comme « pain sur lequel on dit (‘onim, littéralement : on répond) de nombreuses paroles ». Aussi faut-il, durant la lecture de la Haggada, que la matsa soit placée devant nous telle qu’elle sera mangée. Elle doit donc être coupée avant la lecture de la Haggada.

Cependant, comme tous les Chabbats et jours de fête, nous avons la mitsva de dire la bénédiction Hamotsi sur deux pains. Aussi dispose-t-on trois matsot : on coupe celle du milieu, qui exprime la notion de pain de pauvreté, tandis que les deux autres matsot, celle du dessus et celle du dessous, restent entières pour constituer un couple de pains. (Ensuite, quand on prononcera la bénédiction Hamotsi, on saisira les trois matsot, pour que l’on ait en mains un couple de matsot entières ; puis, pour prononcer la bénédiction sur la mitsva de manger la matsa, ‘Al akhilat matsa, on posera la matsa inférieure, de sorte que la bénédiction sera dite sur la supérieure et l’intermédiaire, afin de mettre davantage l’accent sur la matsa brisée[16].)

On réserve la plus grande moitié pour l’afikoman. On a coutume de l’envelopper dans une serviette, en souvenir de la description, que fait le verset de l’Exode (12, 34), de la sortie d’Egypte : « Le peuple emporta sa pâte avant qu’elle ne fermentât, le pétrin attaché au châle, sur l’épaule. » Certains ont coutume de mettre l’afikoman, un bref moment, sur leur épaule, en souvenir des matsot que portèrent nos pères, sur leurs épaules, quand ils sortirent d’Egypte (Michna Beroura 473, 59).

Ensuite, on cache l’afikoman, et on la garde pour la manger à la fin du séder, en souvenir de la consommation du sacrifice pascal (cf. ci-après, § 33-34).

Dans certaines familles, les enfants ont l’usage de « dérober » l’afikoman et de la garder jusqu’à la fin du repas. Alors, ils consentent à la rendre en échange d’un cadeau. Grâce à cela, ils restent éveillés durant tout le séder. Dans notre famille, on a coutume d’offrir un cadeau à chaque enfant resté éveillé jusqu’à la fin de la consommation de l’afikoman.


[16]. Selon Maïmonide, on ne dispose que deux matsot : on brise celle du bas, et il n’est pas nécessaire d’avoir deux matsot entières pour dire la bénédiction Hamotsi : c’est en effet le thème du soir du séder, précisément, que de manger un « pain pauvre », de sorte qu’il faut briser l’une des deux matsot. Tel est l’usage des Yéménites dont les coutumes sont conformes à l’enseignement de Maïmonide.

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